Les Sciences Sociales Et Les Animaux

La connaissance de l'homme recherchée par les sciences humaines tient compte des résultats de l'éthologie humaine, qui prend ses fondements au sein de l'éthologie animale dont elle utilise les questionnements et les méthodes. L'utilisation de méthodes pratiquées et éprouvées chez l'animal s'avère souvent efficace dans l'étude et la compréhension des comportements humains. Les similitudes autant que les différences sont édifiantes pour une meilleure compréhension de ce qui est spécifique en l'homme. Cette approche revient à placer l'homme dans son contexte phylogénétique. L'éthologie en tant que passerelle permet de souligner la continuité entre la biologie et les sciences humaines. La connaissance éthologique permet de comprendre mécanismes et structures sans pour autant perdre de vue les limites de cette approche quand elle s'applique à l'homme. En effet, s'intéresser aux fondements biologiques de l'homme ne doit pas pour autant faire oublier sa composante culturelle particulière qui fait sa spécificité. Dans cet ouvrage ont été réunis des textes provenant des différentes disciplines des sciences humaines confrontant leurs idées et leurs concepts autour de grandes thématiques comme la reconnaissance et la perception, l'espace et le temps, les organisations sociales, les rites et rituels des sociétés animales et humaines...

Au sommaire : J. Scheid, "L'animal mis à mort. Une interprétation romaine du sacrifice" ; É. Baratay, "Le Christ est-il mort pour les bêtes ? L'Église française et le statut de l'animal (XVIIe-XXe siècle)" ; S. Nizard-Benchimol, "L'abattage dans la tradition juive. Symbolique et textualisation" ; H. Benkheira, "Sanglant mais juste : l'abattage en islam" ; É. Pierre, "La souffrance des animaux dans les discours des protecteurs français au 19e siècle" ; H. Peres, "Entre désenchantement et réenchantement : chasser en Chalosse" ; A.-M. Brisebarre, "Préserver la vie des bestiaux pour programmer leur mort" ; L. Bérard, " Le poisson : une denrée périssable" ; N. Vialles, "Toute chair n'est pas viande".

Plus aucune science ne peut penser les animaux à elle seule, ni prétendre pouvoir faire le tour de la question : pour mieux lire les animaux, il faut croiser les sciences. C'est devenu une évidence entre les différentes sciences de la nature, où des croisements ont déjà donné naissance à des hybrides devenus disciplines à part entière, telle l'écologie comportementale ; c'est aussi vrai entre les sciences humaines, qui ont investi, depuis quelques décennies, le versant humain des relations avec les animaux. Cet ouvrage propose un troisième croisement, novateur, difficile, car peu pensé, peu usité, entre les sciences dites « de la nature » et les sciences dites « humaines ». Il s'agit de montrer que les questions, les concepts et les méthodes de ces dernières peuvent apporter beaucoup à la connaissance des animaux eux-mêmes, à l'étude de leurs capacités qui sont de plus en plus reconnues comme étant riches et complexes. Il y a profit - et donc un besoin - à croiser les sciences de la vie - génétique, physiologie, éthologie, écologie, neurosciences - avec les sciences de l'homme - archéozoologie, histoire de l'art, histoire, littérature, anthropologie, sociologie, ethnologie - pour décrypter, saisir et penser davantage les animaux - en somme, passer sur le versant animal. Rassemblant des spécialistes de ces disciplines, ce livre s'adresse aux archéologues, aux historiens, aux géographes, aux littéraires, aux anthropologues, aux sociologues, aux philosophes, comme aux généticiens, aux zoologues, aux éthologues, aux écologues, aux vétérinaires. Et aux passionnés d'animaux.

This timely book provides a methodological guide for how to conduct and theorise research in human-animal studies. In response to critiques of the anthropomorphic slant to human-animal research and the increasing political relevance of animals in contemporary environmental debates, this book emphasises methods which bring to light the animal side of multispecies encounters. Drawing from the interdisciplinary strength of human-animal studies, this book contains contributions from practitioners and scholars working in sociology, anthropology, ethology and geography. Each chapter uses a case-study approach to present a theoretical framework and empirical application of cutting-edge methods in human-animal studies, from creative writing in multispecies ethnographies to visual methods like videography and body mapping. Organized in three parts – theorizing; collaborating; visualizing – the book equips readers with methodological tools to conduct human-animal studies research attentive to animal lives. Furthermore, chapters reflect on the opportunities, limitations and ethical considerations of research that seeks to understand our more-than-human worlds. The book is aimed towards undergraduate and graduate students in human-animal studies and scholars investigating human-animal relations. It will also be of interest to practitioners and policy-makers who engage with conservation, wildlife management or the human-animal interface of urban and regional planning.

Ideas of dead, inert space, non-living, machinelike reflexive controlled bodies and passive, meaningless things are very modern. At the very heart of the program of modernity, resource exploitation and consumption is the idea that non-humans have no agency – they are simply resources to be manipulated and exploited at our will. Mostly leaving aside the more and more evident ethical concerns of this worldview and this setting of the human – non-human boundary, this volume attempts to explore what social sciences have to say about the relationship between the human and non-human. The intention of this book is to offer a non-human perspective. We realize that it is sometimes difficult to say whether the outcome of such a perspective would be just a shallow tendency to anthropomorphize, or whether we could reach some of the previously unseen properties of non-humans. Being aware of the dangers, this volume puts together different case studies that are more or less inspired by this non-human perspective. The aim is to explore what has been for a long time put aside and to provide new insights, new revelations that can lead social science to undiscovered or hidden realms. The outcome of this thrilling adventure can in the end be a discovery that the role of natural and social sciences, or even more, the character of the nature-culture dichotomy would have to be re-evaluated.